De Kyle Prevost

D’une côte à l’autre, le Canada abrite une multitude de merveilleux campus collégiaux et universitaires, fréquentés par des esprits brillants et remplis de grandes idées et de rêves attendant d’être réalisés. Au fil du temps, les études postsecondaires qui était autrefois le domaine exclusif de l’église et de citoyens prospères sont devenues accessibles à la moitié de notre population – le taux le plus élevé parmi les pays de l’OCDE.

Accéder aux études supérieures n’est pas toujours facile et nous savons tous que les frais de scolarité ne sont pas donnés. Il est toutefois intéressant de voir à combien s’élevaient les frais de scolarité autrefois et quel en sera le montant dans l’avenir.

Un bref aperçu chronologique des études universitaires au Canada

Dans l’ensemble de l’histoire canadienne, l’équivalent des programmes collégiaux de formation professionnelle d’aujourd’hui n’avait pas officiellement été établi et il en était de même pour les études postsecondaires dans le sens moderne du mot. Par conséquent, les faits suivants ont été tirés des statistiques relatives aux universités uniquement.

1802

L’Université de King’s College qui ouvrit ses portes à Windsor, en Nouvelle-Écosse, en 1789 obtient de la part du gouvernement colonial britannique l’autorité d’octroyer des baccalauréats. Au cours des 18 années suivantes, le collège a décerné des diplômes à 71 étudiants. À l’époque, les droits de scolarité s’élevaient à 4 livres, soit approximativement 230 $ en dollars d’aujourd’hui.

1881

Les frais de scolarité à l’Université Western se chiffraient à 15 $ et la chambre et pension à 165 $ (l’équivalent approximatif de 250 $ et de 2 690 $ respectivement de nos jours)!

1919

20 universités canadiennes sont à présent ouvertes et fonctionnent avec un apport gouvernemental de 22 millions de dollars.

L’Université d’Alberta exige 116 $ en droits de scolarité au premier cycle et 189 $ pour la chambre et pension.

1940-70

Les gouvernements, influencés par l’économie keynésienne, investirent de grosses sommes dans leur apport aux universités et les droits de scolarité augmentèrent à un taux proche ou même en dessous de l’inflation globale (allant même jusqu’à offrir un enseignement gratuit à de nombreux soldats au terme de la Seconde Guerre mondiale).

1976

Le gouvernement canadien signa le Pacte des Nations Unies sur les droits économiques, sociaux et culturels dans le but d’introduire la gratuité des droits de scolarité. Les études gouvernementales ont indiqué qu’une augmentation d’impôt sur le revenu de 6 % serait le prix à payer pour que les droits de scolarité soient gratuits.

1987-2007

« Frais obligatoires » (ou – non pas les droits de scolarité mais les fonds que les étudiants doivent verser en plus des droits de scolarité). Ces frais varient d’un établissement à l’autre mais les frais obligatoires couvrent généralement le coût des associations étudiantes, des sports ou des services de santé.

1990+

Le coût des droits de scolarité au Canada a augmenté à un rythme approximativement trois fois plus rapide que le taux d’inflation et cette hausse ne montre aucun signe de ralentissement.

Comparer des pommes avec des pommes

Alors qu’il est difficile de vraiment comparer le coût entre divers secteurs, ces tendances sont révélatrices. Il est difficile de ne pas tenir compte du fait qu’entre 1813 et 2013, les droits de scolarité pour des études de premier cycle ont augmenté en dollars indexés à 24 reprises! (De 236 $ à 5 720 $.)

Cette montée en flèche des droits de scolarité s’est produite pour de nombreuses raisons, y compris le coût de la recherche dans les universités canadiennes et la diminution substantielle de l’apport gouvernemental. 

Et maintenant, où allons nous?

Depuis la Confédération, le nombre de Canadiens qui vont à l’université a augmenté de 1000 fois – et cela ne tient pas compte du grand nombre d’étudiants qui fréquentent des établissements postsecondaires autres que l’université au Canada aujourd’hui!

Alors qu’il peut être agréable de se remémorer le « bon vieux temps » des droits de scolarité au Canada, il importe de prévoir en vue du coût d’un programme de quatre ans en 2035 qui pourrait se chiffrer à 157 000 $ selon Consultants C.S.T. inc. Heureusement, afin de faire face à ce coût croissant, le gouvernement canadien nous a fourni un outil précieux sous la forme du régime enregistré d’épargne-études (REEE).

Le gouvernement fédéral et celui de certaines provinces verseront des subventions dans les REEE, ce qui constitue un incitatif pour épargner dans ce compte spécial. Ces fonds additionnels ne sont que quelques-uns des avantages d’épargner dans un REEE.

Il n’a jamais été aussi populaire (et beaucoup diraient même « essentiel ») de poursuivre des études après le secondaire au Canada. Il est toutefois intéressant de voir comment nous en sommes arrivés là où nous en sommes aujourd’hui, et de remarquer que nous pourrions nous buter à de graves difficultés si nous ne prévoyons pas en vue de l’avenir.

Kyle Prevost est enseignant le jour et blogueur sur les finances personnelles la nuit. Quand il ne se débat pas en boitant sur le court de basket-ball, vous pouvez le voir parler sur sa tribune au Birtle Collegiate ou répondre aux questions de Gen Y sur YoungandThrifty.ca et MyUniversityMoney.com. Il est également co-auteur d'un livre acclamé par la critique à l'intention des étudiants canadiens, More Money for Beer and Textbooks, et il a écrit des articles pour plusieurs publications canadiennes de premier plan, notamment National Post, Globe and Mail, et Metro News.